Fermentation en macération : tradition fruitière et aromatique intense
Les distillateurs du sud du Tarn et de l’Hérault aiment la macération longue, notamment pour les prunelles, figues, mirabelles mais aussi pour les plantes aromatiques (fenouil sauvage, thym citron).
- Écrasement ou foulage à la main : Les fruits ou plantes, souvent écrasés grossièrement, sont laissés en cuve (ou même en bonbonne de verre chez les plus petits producteurs) pour une durée de fermentation pouvant atteindre 21 jours.
- Extraction douce : L’absence totale de démucilagination mécanique préserve les noyaux, sources d’arômes d’amande amère (benzaldéhyde) très caractéristiques des vieilles eaux-de-vie régionales.
- Remontage manuel : Il n’est pas rare que les artisans brassent quotidiennement leurs cuves de prunes pour homogénéiser et éviter la formation d’un « chapeau », réduisant la prise de mousse sauvage.
- Températures fluctuantes : Les petits volumes et locaux non climatisés laissent la température monter (souvent 22–26°C), favorisant une fermentation explosive et un bouquet riche en composés secondaires (esters, aldéhydes).
Cette méthode, certes exigeante, révèle directement l’empreinte de la main et la saison. Selon une enquête de l’INRA, 16 à 20 % des distilleries artisanales fruitières utilisent une macération longue pour des raisons autant aromatiques que philosophiques (INRAE, 2022).