Un terroir du vivant : Quand les fruits du Sud se transforment en esprit
Dans les vergers caressés de lumière entre Narbonne, Béziers et les premiers contreforts des Cévennes, la récolte n’est pas qu’affaire de quantité. Ici, la pierre sèche, le vent salé, le soleil abrupt, le sécheresse même parfois, sculptent le profil des fruits. Abricots rouges, figues blanches, poires William, prunes Reine-Claude, grenades ou muscats gorgés de soleil : chaque variété mûrit sous l’influence de la Méditerranée, offrant à la distillation une matière première d’arômes concentrés, souvent inattendus.
Selon le Guide des eaux-de-vie et liqueurs de France (Éditions Larousse, 2021), le Sud du Languedoc présente un des panels de biodiversité fruitière les plus vastes de France. Une richesse qui remonte par exemple à la vallée de l’Hérault, connue pour ses pommiers et ses cerisiers dès le Moyen-Âge, ou la plaine de l’Aude où la prune « Sainte-Marthe » a failli disparaître après le phylloxéra, sauvée in extremis par quelques artisans distillateurs.