Les trésors liquides des montagnes occitanes
Le renouveau des liqueurs de plantes
Dans les zones de montagne du sud de l’Occitanie, notamment les Cévennes et les Pyrénées, les distilleries redonnent vie à des spiritueux ancestraux : les liqueurs de plantes. À base de macérations d’herbes locales, puis doucement distillées, ces boissons reflètent un patrimoine botanique incroyable. C’est le cas, par exemple, du fameux « asperjous », une eau-de-vie traditionnelle cévenole rarement produite aujourd’hui, mais que certains passionnés font revivre.
Les recettes diffèrent et racontent des histoires de villages ou de familles. Génépi, aiguilles de pin, myrtilles sauvages ou encore immortelle des montagnes : chaque ingrédient raconte une saison, une altitude, un soin particulier pour le récolter. Ce sont des savoir-faire aussi bien hérités des anciens que réinventés par des esprits audacieux, souvent en bio ou en biodynamie.
Des eaux-de-vie à base de fruits locaux
Impossible de parler de distillation sans évoquer les eaux-de-vie de fruits. En montagne, où les vergers s’accrochent aux pentes, les fruits bénéficient souvent d’une concentration aromatique exceptionnelle grâce à des amplitudes thermiques élevées. Poires Williams des Pyrénées, prunes sauvages ou encore pommes des vallées reculées : toutes trouvent une seconde vie sous forme de spiritueux en altitude.
Certains artisans choisissent de ne pas sucrer excessivement leurs productions. Ils favorisent un profil aromatique brut et raffiné qui reflète le vrai goût du fruit, complété par des notes subtiles développées lors de la distillation en alambic. Cette démarche s’inscrit dans une quête de sincérité et de respect de la nature.
Les huiles essentielles distillées en pleine montagne
Mais les montagnes occitanes ne produisent pas que des alcools : elles sont aussi un sanctuaire pour la distillation d’huiles essentielles. Lavande aspic des hauteurs, hélichryse (ou immortelle) et genévrier sont transformés à la vapeur pour capturer leurs arômes et leurs bienfaits. Ces distillateurs travaillent souvent à petite échelle, favorisant la cueillette sauvage ou raisonnée.
Sur les pentes pyrénéennes, des micro-distilleries comme celle du plateau de Sault se consacrent uniquement à la transformation d’une flore locale unique, souvent en circuit ultra-court, pour produire des huiles convoitées dans toute la région pour leurs vertus thérapeutiques.