Le secret du feu nu et de l’alambic : savoir-faire transmis et respecté
Le cœur de l’art artisanal réside dans la distillation elle-même. Contrairement à de nombreux établissements industriels du nord de la France, qui ont adopté la distillation continue, le Sud du Languedoc honore la double chauffe sur alambic Charentais ou à repasse, le plus souvent en cuivre.
- Distillation au feu nu : De nombreux distillateurs choisissent la chauffe directe (au bois ou au gaz), qui permet une maîtrise précise des températures et favorise la création de “queues” d’arômes complexes. Selon “La Distillation artisanale en France” (Éditions Sud-Ouest), cette méthode reste celle des vieux maîtres languedociens.
- Lenteur et petites cuvées : Les lots sont souvent petits, 250 à 500 litres, permettant d’affiner le cœur de chauffe, d’éliminer soigneusement têtes et queues.
- Goût du cuivre : L’alambic en cuivre n’est pas simplement décoratif, il favorise des réactions chimiques qui éliminent les composés soufrés et affinent le goût du distillat (“Copper in Distillation”, Distillation Magazine, 2021).
À la distillerie de Laurens, dans les Hauts-Cantons, la tradition demeure : on surveille la chauffe à la goulée, écoutant le chant du bouillon, flairant la coupe, comme le faisait le grand-père. C’est là, dans cette patience et cette vigilance, que naît la différence avec les eaux-de-vie standardisées.